MORT AU MONDE

Le détachement radical dans la tradition orthodoxe

« Mourir au monde » n’est pas une image. C’est une exigence spirituelle présente dans toute la tradition orthodoxe, des apôtres aux monastères d’aujourd’hui.

Il ne s’agit pas de mépriser la création — mais de rejeter l’esprit du monde : ce qui nous détourne de Dieu. Le bruit, la vanité, la compétition, l’attachement aux biens, la recherche constante d’attention. Tous ces réflexes modernes ont toujours été perçus comme des pièges dans l’âme chrétienne.

La mort au monde n’est pas un rejet de la vie, mais un refus de vivre sans Dieu.
C’est préférer l’invisible au spectaculaire, le silence au bavardage, l’humilité à la reconnaissance.
C’est ne plus courir après ce que les autres considèrent comme important.

Certains vivent cette mort au cœur du monde, dans la discrétion. Mais d'autres la choisissent littéralement : quitter leurs proches, leurs biens, leur nom — pour ne plus vivre que pour le Christ. Les moines, les ermites, les fols en Christ… Tous ceux qui ont tout laissé. Volontairement. Radicalement.

Aujourd’hui encore, cette parole brûle :

« Ne vous conformez pas au siècle présent. » (Rm 12,2)

Mourir au monde, c’est ne plus avoir peur de disparaître.
C’est choisir le Royaume, même s’il reste caché.



Pour approfondir
Death to the World — un fanzine spirituel radical fondé au monastère Saint-Herman d’Alaska, dans l’esprit de Saint Séraphim Rose.
Le Maître est là et il t’appelle — une méditation sur le renoncement à soi par Mgr Joseph (Cathédrale de la Sainte-Trinité, Paris).